Cet article est le premier d’une série plus générale sur l’audio-numérique.
L’auteur utilise l’informatique dans le domaine de l’audionumérique depuis 1983, et a participé à de nombreuses aventures dans le cadre de son métier : journaliste dans les magazines Keyboards, Atari magazine, St Magazine Zero vu, Son Pro, Video Broadcast...
Spécialiste de la première heure, il a largement participé à la numérisation de grandes chaînes de télévision, de radio et a formé de nombreux monteurs son pour le cinéma...
Il a également représenté en France la célèbre marque australienne Fairlight, l’inventeur avec Synclavier de l’audionumérique en 1973.
Comme il s’agit d’art et de culture, cet article sera volontairement subjectif, quoique cette subjectivité soit fortement établi par de nombreux éléments techniques objectivement vérifiables...
Nous utiliserons dans cet article aussi bien le mot son que le mot musique, cette dernière étant, d’après le Larousse « l’art d’organiser le son de manière agréable à l’oreille »
Le son, la musique est un art premier en ce sens qu’il accompagne Homo à peu près Sapiens depuis sa création, voire l’anticipe. Dame Nature nous en donne des exemples tous les jours. Le chant est très certainement la première expression musicale volontaire, puisque l’homme et de nombreux animaux sont naturellement dotés des éléments physiques idoines tels que poumons, gorge, cordes vocales, oreilles, avant de s’équiper d’accessoires musicaux tels que flûte et percussions, cette dernière possibilité étant exclusivement d’essence humaine.A titre de comparaison, les peintures rupestres ont dû attendre la découverte des pigments de couleur et la sculpture a dû attendre l’âge de la pierre taillée.
Good vibrations
Le son est une vibration produite par un choc avec un volume gazeux, l’air, qui véhicule cette onde de choc jusque vers nos délicates oreilles. Ainsi, bien que n’ayant jamais voyagé dans l’espace, je peux affirmer ici qu’il n’y a pas de bruit dans l’espace, même en cas de confit interstellaire, sauf si ça se passe sur un écran de cinéma hollywoodien....
Arts Libéraux : Pour les grecs anciens, la musique est avant tout une science mathématique classé comme telle dans les Arts Libéraux qui regroupait le Trivium, ou Arts de la Lettre : Le Trivium (mot qui signifie les trois chemins en latin) : grammaire, dialectique et réthorique, et le Quadrivium, le Pouvoir des Nombres et regroupant : l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie.
« Gramm loquitur, Dia verba docet, Rhet verba colorat, Mus canit, Ar numerat, Geo ponderat, Ast colit astra. »
« La Grammaire parle, La dialectique enseigne, la Rhétorique colore les mots, La Musique chante, l'Arithmétique compte, la Géométrie pèse, l'Astronomie s'occupe des astres. »
Le temple de Mosaïon : Les grecs sont même allés jusqu’à lui dresser un Temple nommé Mosaïon, où se retrouvait les neuf Muses :
Calliope : couronne d'or, livre, tablette et stylet, trompette
Clio : couronne de laurier, cygne, livre ou rouleau, tablette et stylet, quelquefois trompette;
Érato : couronne de myrte et de rose, tambourin, lyre, viole, cygne ;
Euterpe : flûte simple ou double et un autre instrument de musique (trompette) ;
Melpomène : cor, couronne de pampre de vigne, épée, masque tragique, sceptre à ses pieds ;
Polymnie : couronne de perles, instrument de musique (souvent un orgue) ;
Terpsichore : couronne de guirlande, instrument de musique à cordes (viole ou lyre) ;
Thalie : couronne de lierre, instrument de musique (souvent viole), masque comique, rouleau ;
Uranie : compas, couronne d'étoiles, globe.
Comme on le voit, ces dames sont richement instrumentalisées et ont de quoi s’a-muser..
Ce Mosaïon a d’ailleurs fourni le nom générique de musique et le mot mosaïque (etymologiquement : ensemble composé d’éléments disparates)
C’est un mathématicien grec, un certain Pythagore, qui le premier a structuré les suites harmoniques de chaque note, ce qui a donné, non pas le théorème de Pythagore, mais la gamme de notes que nous utilisons aujourd’hui.
Chaque note possède une succession d’harmoniques après la fondamentale : 1ère octave supérieure, 2ème octave supérieure, quinte supérieure , 3ème octave supérieure, tierce supérieure, etc....
Ainsi, en prenant comme fondamentale la quinte ou la tierce, on obtient de nouvelles quintes et tierces. En organisant tout cela, on obtient (à peu de choses près pour les puristes) la gamme actuelle : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do. Cette gamme est utilisée plus ou moins intuitivement sur toute la planète, même dans le cas des musiques non-tempérées : musique arabe (1/4 ton) ou indienne...
Chacune des sinusoïdes formées par la note fondamentale et ses harmoniques possède sa propre fréquence, mesuré en Hertz, unité de mesure inventé par Mr Heinrich Rudolf Hertz (1857 - 1894), physicien de son état.
Plus il y a d’Hertz, plus le son est aigu. Un Hertz correspond à une oscillation par seconde.
En théorie, l’oreille humaine entend les fréquences situées entre 20Hz et 20kHz (20 Kilo-Hertz = 20 000 Hertz = 20000 oscillations par seconde, ce qui est beaucoup).
En pratique, c’est beaucoup moins : 50 Hz à 16kHz. Cette appréciation varie avec l’âge, la qualité du sonotone, et l’utilisation plus ou moins addictive de la prothèse auditive nommée balladeur...
C’est tout simplement parce que ces fréquences ultra-graves et ultra-aiguës ne sont pas très audibles que la plupart des équipements audio comporte des boutons «grave» et «aigü», dont il ne faut pas abuser...
Ce sont ces harmoniques qui vont permettre de distinguer un son d’un autre, c’est que l’on nomme le timbre, car ces harmoniques peuvent être plus ou moins présentes dans le spectre global de chaque son. Un autre physicien et mathématicien, Mr Joseph Fourier (1768 - 1830) a défini la loi suivante, que l’on nomme «Transformée de Fourier» :
Je pense que cette équation sera limpide pour tous et qu’il n’est pas besoin de développer le sujet (:-)))
Pour le domaine sonore qui nous intéresse, cette transformée de Fourier permet de décomposer l’ensemble d’un son et de ses harmoniques, aux amplitudes différentes, en une série de sinusoïdes parfaitement régulières et donc reproductibles artificiellement, ce qui nous amène au coeur du vif du sujet : informatique et numérisation du son, mais ceci est une autre histoire!!!!
A suivre...
Signature : JF Pizzetta
Ingénieur du son : Ouest-Master
Formateur en informatique et multimedia : Artellus
Audio-numérique : Vocation Records 2013
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